Les résultats...intermédiaires
Jour-J des résultats....13h15....en avance, la chirurgienne nous reçoit de suite. Et d'emblée, elle raconte que le cancer est au grade 1 et non agressif. Ensuite pour le reste du rdv, j'étais suspendue à ce mot et j'écoutais, sans écouter....difficilement descriptible. « Non-agressif », c'est tout ce qui compte, non ?
Heureusement, que mon amie était présente pour tout noter. J'en aurais été incapable. Mon énergie était tellement centré sur ce que la chirurgienne racontait....mastectomie avec reconstruction immédiate. Une analyse est encore en cours de résultat, mais vu que c'est un grade 1, celle-ci ne devrait pas trop influencer la décision. Après l'opération, les ganglions doivent encore être analysés en profondeur. Si 3 ganglions maximum sont atteints, pas de d'autres traitements. Si plus, un traitement supplémentaire devra probablement être envisagé.
On rencontre également la Dr. « réparatrice » (je l'appelle ainsi car je n'ai aucune idée quel est la terminologie exacte). Elle nous lâche quand-même que 1 ganglion serait atteint (observation suite aux examens)....ensuite, elle nous explique le déroulement, la prothèse, l'opération....
Tout va tellement vite. Un moins d'1 heure, on est ressortie. Les spécialistes racontent le tout avec une aisance incroyable, c'est leur boulot et c'est leur quotidien....alors qu'en tant que patiente, je suis envahie par ce trop-plein d'informations...j'ai aussi retenue que je reste absente professionnellement jusque fin juin (pour débuter ?) et que mon opération aura lieu dans 1 semaine.
En rentrant chez moi, je « rassure » tout le monde...pas de chimio (ma hantise). Réaction générale : « Ah, ce n'est pas aussi grave alors ». 🤔 Euuuuuh, le médecin enlèvera quand-même un petit bout de moi, oh ! Certes, pas agressif et grade 1....mais quand-même....et quoi, ma féminité, mon physique,... pas si grave, pas si grave. Je ne suis pas tout à fait du même avis. Certes, il y a toujours pire et je le conçois. Néanmoins, je surfe sur la vague des émotions...n'ayant jamais été opéré et jamais eu de péridurale à mes accouchements (tout « au naturel »)...disons, que je suis tout sauf hypocondriaque...alors ici, il est clair, l'acceptation est loin d'être une évidence.
Le soir je m'occupe des départs de camps des filles suivi d'un
souper. (question de ne pas rester trop seul avec moi et moi). Le lendemain, je
suis aussi de sortie et puis, plus de 24h après, je me retrouve chez moi seule
et là, la machine qui se prénomme « cerveau » s'emballe :
« N'est-ce pas trop radicale, un mastectomie ? Un faux sein, un
corps étranger dans mon propre corps ? Je n'ai rien demandé moi, je ne me
sens toujours pas malade ? Les rdv se sont déroulés tellement rapidement...est-ce
que leur décision est bien réfléchie ? L'équipe se compose d'une 15zaine
de spécialistes. J'imagine qu'ils savent ce qu'ils font...je suis à Jules Bordet
quand-même, la référence...l'équipe ne m'a pas parlé de suivi psychologique. Je
sens que j'en ai besoin, car entre le divorce et la maladie, je souhaite me
préserver (même si je donne l'image de « gérer »). Après l'opération,
je serais immobilisée durant 4 semaines, avec un drain et sans pouvoir lever
les bras, ni porter quoique ce soit et la conduite n'est pas spécialement
conseillée....rhoooo, être dépendent des autres, quelle misère. Les filles sont
plus grandes, certes,...je dois m'organiser un maximum cette semaine et avant
l'opération dans 1 semaine : checker les aides à la mutualité, faire un
grand stock (pour les éléments lourds), inscrire ma plus jeune dans son école
secondaire, profiter d'une dernière escapade (maintenant que le covid s'allège,
je me retrouverai de nouveau en semi-confinement), ...et passer du bon temps avec
mes filles. »
Toujours se recentrer sur soi, ne pas trop se projeter et ne surtout pas fabuler 😉, c'est un mal pour un bien....je continue à me convaincre.