1°séance de radiothérapie: un peu de mélancolie et de lassitude
Première radiothérapie...que dire : impressionnant,
seule, inhumain, rassurée, ...
Le besoin d'écrire est très forte aujourd'hui, car pour une première, la séance
était une sacrée nouvelle expérience.
Certes, la simulation d'il y a une semaine était censée me mettre dans la même situation qu'une vraie séance. J'avais pu exercer mon inspiration et le blocage de celle-ci...néanmoins, la situation réelle, le cadre et l'ambiance me semblent bien plus impressionnants et nettement moins chaleureux que la chimio. La radio est un traitement « feeling alone », alors que durant la chimio j'étais installée dans une chambre et je pouvais échanger avec un accompagnant lors de l'écoulement du médicament.
Pour la radio, le/la patient.e rentre dans une « cabine
d'essayage », oups, plutôt une cabine de déshabillage et enfile la belle
petite tunique, dernier 'modèle' taille unique de l'hôpital.
Pour une première, j'ai eu droit à une visite des coulisses, les écrans sur
lesquelles les techniciens observent et manipulent la grosse bête qui rayonne,
à distance. Je parle des techniciens, car
oui ce sont des techniciens (ce ne sont ni des infirmier.e.s ou docteurs). J'ai
fort apprécie les explications.
Par contre, quand je suis arrivée, je me voyais
sur tous les écrans : ma photo, mes coordonnées, mon buste, ... bref, peu de
chance qu'ils se loupent de patient. La même chose dans la salle de rayonnement, mon
profil sur les écrans pour être encore davantage certain de ne pas se tromper
de patient. Oui, oui, c'est bien moi 😁.
Alors la salle de rayonnement, elle rayonne dans le noir et
au -2 de l'hôpital...juste un peu enfouit dans les entrailles de la terre, éloignée
de tous.
Je m'installe sur le lit/brancard, je mets les lunettes hightech et une fois
installée : « C'est bon vous pouvez ôter le haut de la tunique ».
Bien, bien, la pudicité...connais plus...pour le moment.
L'équipe te laisse là dans cette énorme salle, en tête à tête avec la grosse bête (sans chandelles et un manque de romantisme) et retourne s'installer dans les coulisses devant leurs écrans. D'ailleurs avant de rentrer dans la pièce, il faut s'imaginer une porte virtuelle, avec...et oui, un rayon qui empêche de faire rentrer quiconque lorsque la bête se réveille. Autant dire que c'est très « rassurant » de s'imaginer la puissance des rayons.
Je dois avouer que j'ai ressenti un moment de mélancolie et
de tristesse pendant quelques secondes. « Mais qu'est-ce que je fous
là. Qu'est-ce qu'elle me veut cette bête de machine ? » 😥
Pas eu le temps de trop réfléchir, voilà que la bête se réveille et que le technicien
me demande de respirer « normalement » et ensuite d'inspirer et de
bloquer dans le petit cadre vert qu'indique les lunettes hightech et de maintenir
quelques secondes... « Est-ce que je vais tenir ? ». A ce moment-là,
je remercie tous les cours de yoga suivis, ainsi que toutes les méditations qui
m'ont appris à apprivoiser ma respiration de différentes manières. Dans la vie,
toute expérience est utile.
Le 'rayonnement' en soi, ne dure que quelques secondes (3 x 5-10 sec.). Cela suffit pour attaquer la peau. Alors, on investit dans toutes les crèmes possibles afin de chouchouter cette délicate peau qui n'a rien demandé. Objectif : garder une peau de bébé 🤭.
Même si la globalité de la séance prend max. 30 min., les séances
se font à un rythme journalier. Le secrétariat te donne tous les horaires de
toutes les séances prévues et donc, pour moi, des 3 prochaines semaines. Et puis, là, on
commence à jongler pour déplacer, postposer, demander ou adapter d'autres
rendez-vous déjà planifiés ou demander (avec son plus beau sourire) de bouger les
horaires des séances dans la mesure du possible, car il existe une autre vie à
côté.
C'est aussi ça, se faire soigner de la cacahuète....jouer au funambulisme entra
la vie, dite « normale » et la vie, dite « médicale ».
La lassitude est bien présente, car chaque étape est,
certes, une nouvelle étape plus proche de la fin. Néanmoins, il faut les
traverser et après « quoi »....d'autres étapes, plus invisibles. La guérison ne se termine pas du jour au lendemain après la chimio et la radio. Haha, je vous préviens juste que je ne m'arrêterai pas d'écrire toute suite.
Pour éviter de trop plonger, chaque étape peut être « encadrée »
par un moment sympathique, alors aujourd'hui un petit lunch était prévu avec
une amie. Ce break m'a aidé à faire passer ma mélancolie.
Et hier, c'était soirée entre photographes. Ne surtout pas oublier de se reconnecter
à ses passions et ses envies. Surtout, sortir de ce « merdier »
médical, dès qu'un moment se présente.
La vie va 🙏